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Le travail sur cordes permet aux travailleurs de réaliser des travaux en hauteur d’accès difficiles où l’utilisation d’équipements de protection collective conventionnels est impossible. Une prévention des risques de chutes de hauteur est donc essentielle pour la réalisation de travaux encordés.
Dans cet article, retrouvez la réglementation applicable au travail sur cordes et les conditions de son utilisation.
Les techniques d’accès et de positionnement au moyen de cordes, également appelées travail sur cordes ou travail encordé, désignent un ensemble de techniques qui permettent de réaliser certains travaux en hauteur à l’aide de cordes ou de câbles et d’équipements de protection individuels (EPI) tels qu’un harnais.
Les travailleurs utilisant ces techniques sont appelés des cordistes et sont amenés à travailler à proximité du vide, parfois totalement suspendus dans le vide ou dans des milieux confinés.
Le travail sur cordes est complexe et demande des connaissances techniques et théoriques solides ainsi qu’une bonne condition physique. Ce travail est également exigeant du point de vue psychologique pour les travailleurs et notamment à cause des risques de chute de hauteur.
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Le recours au travail sur cordes intervient généralement pour :
Le travail sur corde comporte de nombreux risques pour les cordistes et notamment un risque de chute de hauteur.
Les accidents liés aux chutes de hauteur peuvent entraîner des conséquences très graves sur la santé des travailleurs et provoquer des blessures telles que des traumatismes externes, des fractures et parfois même entraîner la mort des travailleurs.
ℹ Notez-le : Selon l’Assurance maladie, en moyenne 126 000 accidents liés à des chutes de hauteur sont pris en charge chaque année. Par ailleurs, selon le rapport annuel 2022 de la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM), ces accidents ont provoqué le décès de 41 travailleurs en 2021.
Par ailleurs, lors de travaux sur cordes, une chute, un malaise ou un quelconque accident peut provoquer la suspension ou l’immobilisation prolongé d’un travailleur dans un harnais antichute.
Cette situation, appelée le « syndrome du harnais » ou syndrome de suspension, est très dangereuse car elle entrave la bonne circulation du sang et peut causer des lésions irréversibles et même un arrêt cardiaque pour la victime.
Tout d’abord, le Code du travail précise que les travaux en hauteur doivent être réalisés à partir d'un plan de travail qui assure la santé et la sécurité des travailleurs (Article R4323-58 C.Trav.).
Or, il est interdit d'utiliser les techniques d'accès et de positionnement au moyen de cordes pour constituer un poste de travail (Article R4323-64 C.Trav.).
Par conséquent, le recours au travail sur cordes n’est envisageable que dans deux cas (Article R4323-64 C.Trav.) :
Exemple : Lorsque l’installation ou l’utilisation de garde-corps, de filets, d’échafaudages ou d’une machine de levage de personnes est rendue impossible ou dangereuse par les conditions du chantier, le travail sur cordes est alors envisageable pour pallier cette impossibilité.
Le Code du travail impose des règles de sécurité qui conditionnent le recours au travail sur cordes (Article R4323-89 C.Trav.) :
🔍 Focus : Le recours à une seule corde peut être autorisé à condition que l’évaluation des risques démontre que l’utilisation de deux cordes est plus dangereuse et à condition que le travailleur concerné ne reste jamais seul (Article R4323-90 C.Trav.). C’est notamment le cas pour certains travaux réalisés dans les arbres au moyen de cordes.
Par ailleurs, les systèmes d’arrêt de chute doivent pouvoir empêcher une chute libre de plus d'un mètre ou limiter les effets d'une chute de plus grande hauteur (Article R4323-61 C.Trav.).
⚠️ Attention : Lorsqu'un travailleur utilise un harnais antichute, il ne doit jamais rester seul afin de pouvoir être secouru dans un délai compatible avec la préservation de sa santé (Article R4323-61 C.Trav.).
📃 Documentation : Le décret n°2004-924 du 1er septembre 2004 définit la bonne utilisation des équipements de travail pour des travaux temporaires en hauteur et la circulaire DRT 2005/ 08 du 27 juin 2005 en précise les modalités.
En complément du strict respect de la réglementation et de la bonne utilisation des équipements de protection du travail sur cordes, une démarche de prévention des risques de chute de hauteur doit être mise en place.
L’évaluation des risques professionnels est une obligation de l’employeur pour prévenir les risques auxquels sont exposés ses salariés (Article L4121-2 C.Trav.).
L’évaluation des risques du travail sur cordes doit permettre, dans un premier temps, d’établir si l’utilisation du travail sur cordes est envisageable dans la situation de travail.
Dans un deuxième temps, cette évaluation doit analyser le risque de chutes de hauteur et de chutes d’objets ainsi que tous les risques auxquels sont exposés les travailleurs dans cette situation (vibration mécanique, température extrême, rayonnements, etc.).
En effet, dans le cas du travail sur cordes qui présente un grave danger pour les travailleurs, une prévention complète et la plus large possible permet d’éviter une poly-exposition ou d’en limiter les effets.
Comme pour tous les équipements de travail, les équipements de protection individuelle (EPI) du travail sur cordes doivent respecter des règles techniques pour garantir leur conformité (Article R4313-1 C.Trav.).
Cette conformité est signalée par le marquage CE sur les EPI (Article R4313-3 C.Trav.).
📃 Documentation : Pour plus d’informations concernant les normes d’équipements, n’hésitez pas à consulter la brochure de l’INRS « Travaux sur cordes. Techniques d'accès et de positionnement au moyen de cordes ».
Par ailleurs, les EPI et notamment les harnais antichute doivent être maintenus en conformité d’usage (Article L4321-1 C.Trav.).
Cette maintenance est assurée par des vérifications lors de la mise en service et par vérifications périodiques générales (VPG) qui attestent du bon état de l’équipement et notamment au vu de son état d’usure (Article R4323-23 C.Trav.).
⚠️ Attention : Les harnais de sécurité ainsi que les points d’ancrage et les ligne de vie doivent faire l’objet de vérifications périodiques tous les ans (Arrêté du 19 mars 1993 et Recommandation R430 CNAM).
👉 Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre article dédié à la maintenance des équipements de travail en hauteur. Vous pourrez y retrouver notamment la périodicité des VPG pour chaque équipement de travail en hauteur.
La formation au travail sur cordes est essentielle pour tous les travailleurs amenés à utiliser ces techniques.
Étant donné l’importance et la complexité de cette formation, elle est généralement dispensée par des organismes spécialisés sur une durée variable d’une semaine à neuf mois.
ℹ Notez-le : La formation IRATA (Industrial Rope Access Trade Association) est une formation internationale sur trois niveaux qui permet d’exercer la métier de cordiste à travers le monde grâce à un seul diplôme.
Voici un rappel des obligations réglementaires en matière de formation au travail sur cordes :
⚠️ Attention : La formation à la sécurité doit être renouvelée et complétée en fonction de l’évolution des équipements des travail (Article R4323-3 C.Trav.).
À retenir :
❖ Le recours au travail sur cordes est conditionné par l’impossibilité d’utiliser des EPC conventionnels
❖ La réglementation impose des règles précises de sécurité pour le travail sur cordes
❖ Un cordiste ne doit jamais rester seul pour pouvoir être secouru
❖ La formation au métier de cordiste est impérative